Sécurité à l'Île-des-Soeurs


Lettre ouverte au maire Bossé

M. le maire Georges Bossé
Bureau Accès Verdun

OBJET: Carrefours giratoires à l'Île-des-Soeurs

Cher monsieur le maire Bossé

Je suis résidant de l'Île-des-Soeurs depuis 1995. La semaine dernière, je lisais des commentaires publiés dans le journal de quartier concernant le carrefour giratoire, avec lequel je suis d'accord. C'est la première fois que j'écris à un élu afin de "me plaindre" de quelque chose.

Depuis mon arrivée ici, mon épouse et moi avons toujours constaté qu'une proportion étonnante d'insulaires démontre un comportement routier régulièrement arrogant et fonceur. Sans nul doute s'enorgueillissent-ils de ce trait de caractère qui les a aidé à gravir les échelons professionnels compétitivement, mais qui est évidemment asocial lorsqu'exprimé au volant. Ceci prend la forme de vitesse excessive, arrêt incomplet et négation de priorité.

L'ouverture du premier carrefour giratoire près de chez nous n'a rien fait pour améliorer la situation. Non pas que le concept soit mauvais sur papier mais que nombre d'usagers (occasionnels comme régulier) demeurent dangereusement ignorants de ses règles d'utilisation. Au moins une fois sur deux où je l'ai emprunté, il y a eu un conflit potentiel avec quelqu'un qui y entrait à bonne allure.

À une occasion, je voyais qu'une camionnette de la ville de Verdun s'approchait du carrefour alors que j'y étais déjà. Je me souviens avoir pensé: "Enfin, voilà quelqu'un qui saura comment intégrer sécuritairement le carrefour !" Et bien non, la collision a été évitée de justesse encore une fois...

J'ai remarqué depuis de nombreuses années sur les autoroutes que la compréhension du triangle rouge symbolisant la notion de "Cédez le passage" a significativement évolué. Autrefois, il était entendu que celui qui se trouvait déjà sur l'autoroute changeait de voie uniquement par courtoisie afin de faciliter la tâche à la voiture désirant s'intégrer. Cette coutume a erronément modifié la notion originale du panneau dans la compréhension des gens. Celui-ci est maintenant perçu comme signifiant "Intégrez-vous rapidement, le trafic devra vous le permettre."

Comme le suggère Mme Fouscolos dans son article, pourquoi ne pas investir quelques dollars dans notre sécurité en fixant des panonceaux sous le triangle rouge qui se liraient: "Vous n'avez pas la priorité" ? Ça aiderait sûrement à dissiper une bonne partie de l'incompréhension, de l'ambiguïté, de l'ignorance ou de l'aveuglement volontaire qui rendent ce carrefour aussi hasardeux qu'un jeux vidéo.

Je dois vous dire que j'ai changé mon chemin afin de l'éviter le plus souvent possible. Mon appréhension est maintenant reliée au fait qu'il y aura bientôt un carrefour giratoire absolument inévitable à l'entrée de l'Île.

Il semblerait qu'en France et en Belgique, le principe d'utilisation du carrefour soit à l'effet que la circulation entrante à priorité À MOINS qu'un panonceau "Vous n'avez pas la priorité" soit joint. Voilà une raison de plus pour attaquer fermement le problème en ajoutant de tels panonceaux permanents.

Une simple campagne de sensibilisation, ça a déjà été fait à l'île et le but n'a pas été entièrement atteint. D'ailleurs, je me souviens des appels d'Hydro-Québec à la modération au cours des journées les plus froides de janvier et de la quantité incroyable de mes voisins qui continuaient néanmoins à illuminer la nuit avec leurs décorations de Noël, démontrant un "je m'en foutisme" à l'endroit des invitations au civisme. Alors un peu plus de fermeté ne peut sûrement pas avoir d'effet négatif... Encore faut-il que le message demeure affiché en permanence !

Veuillez agréer, cher monsieur le maire Bossé, l'expression de mes sentiments les meilleurs.

Gilles Bachand