Sécurité à l'Île-des-Soeurs


Chronique, En noir sur blanc - Les nouveaux pouvoirs

PIERRE VIGNEAULT, LE MAGAZINE

Depuis plusieurs semaines, on peut lire, dans les pages du Magazine, des reportages et des opinions sur les problèmes de sécurité routière, à l'Île-des-Soeurs. Des citoyens ont constater de nombreuses infractions aux règlements de la circulation sur la rue Grande-Allée, la rue Marie Le Ber et près de l'école primaire.

Il y a quelques mois, on faisait état d'une enquête des policiers qui démontrait qu'un grand nombre d'automobilistes n'effectuaient pas les arrêts réglementaires, aux intersections. Sur la rue Place du Commerce, ce sont souvent les piétons qui doivent s'arrêter pour laisser rouler des automobilistes qui ne leur cèdent pas le passage.

Ce qui est très inquiétant, c'est de constater la faiblesse des moyens dont semblent disposer les autorités municipales, pour faire face à de telle situations. Ainsi, lors de la rencontre des citoyens de la rue Grande-Allée, les explications des représentants municipaux ont surtout porté sur les actions qu'il n'était pas possible de prendre. Le ministère du Transport ne permet pas l'installation de dos d'ânes, les postes de quartiers manquent de policiers, etc.

Dans le cas de la sécurité près de l'école primaire, certaines interventions ont été faites par le conseil et la surveillance policière a été accrue. Cependant, il est bien évident que cette mesure ne règle pas les problèmes de façon permanente et que les abus reprendront de plus belle, dès que les policiers relâcheront leur vigilance pour s'occuper d'autres dossiers. D'ailleurs, en dépit des interventions policières, des piétons doivent encore affronter des automobilistes trop pressés. On serait toujours, aux dernières nouvelles, à la recherche d'une solution permanente à cette situation dangereuse.

Ce n'est qu'une autre illustration de l'écart qui existe entre les citoyens et le "système". Dans la foulée des grands regroupements municipaux, on aurait pu croire que nos édiles auraient plus de pouvoirs pour répondre aux attentes des citoyens, mais cela n'a pas encore été démontré. Jusqu'à présent, on a plutôt constaté que les paliers entre les élus et le citoyens semblent de plus en plus incontournables. D'ailleurs, après en avoir réduit considérablement le nombre, on demande à ces élus d'assumer de nouvelles charges, de nouvelles responsabilités, pour assurer le fonctionnement de la nouvelle administration.

Je partage néanmoins l'avis de ceux qui affirment qu'il serait bien compliqué et coûteux de faire marche arrière, dans le dossier des fusions forcées. Mais il me semble qu'on pourrait s'attarder davantage à la recherche de mesures qui pourraient permettre aux citoyens d'obtenir des solutions adéquates aux problèmes qui les touchent directement.

La création d'une mégaville comme celle de Montréal permet bien des espoirs, au niveau du développement économique et des rapports internationaux. Il ne faudrait pas que dans l'euphorie de ces nouveaux défis, on oublie "ceux et celles" pour qui toutes ces belles structures ont été, paraît-il, élaborées.