Sécurité à l'Île-des-Soeurs


Chronique en noir sur blanc - Une action méritoire

PIERRE VIGNEAULT, LE MAGAZINE

Le dossier de la sécurité routière, près de l'école primaire L'Île-des-Soeurs suscite de nombreux commentaires, dans les pages de ce journal. Des citoyens ont décidé de poser des gestes concrets; ils ne se sont pas contentés de réclamer l'intervention des autorités municipales; ils ont pris part à l'action.

Au fond, l'enjeu est de taille, puisqu'il faut essayer de changer le comportement des gens. Dans presque toutes les familles, le père et la mère travaillent et ils n'ont pas beaucoup de temps à consacrer aux enfants. Les conduire a l'école est une tâche qui ne fait pas partie de l'agenda "important" de la journée. Même ceux qui le font régulièrement considèrent cette action comme un détour inutile dans leur cheminement régulier. On le fait en vitesse, car on est presque toujours pressé et en retard. Souvent même, c'est parce qu'on est en retard ou que les enfants sont en retard, qu'on doit les accompagner à l'école. Mais en fait, les personnes qui font des "stop américains", dans le voisinage de l'école, ne parviennent à sauver que quelques minutes, sur la durée de leurs parcours.

Malheureusement (ou heureusement), les statistiques apportent de l'eau au moulin des conducteurs négligent. Dans l'arrondissement de Verdun, les accidents avec blessés, impliquant des enfants marcheurs, ont été rarissimes, au cours des dernières années. Mais faut-il attendre qu'une telle tragédie se produise et que L'Île-des-Soeurs affirme son statut particulier en devançant la terre ferme, à ce chapitre ? D'ailleurs, si peu d'accidents surviennent, c'est avant tout à cause de la vigilance des enfants eux-mêmes. Ils sont tellement habitués à la circulation automobile et aux abus des conducteurs qu'ils savent les éviter, souvent à la dernière minute, mais ils les évitent quand même.

Je pense qu'on ne peut se laisser rassurer par des statistiques favorables et le sens de survie des jeunes d'aujourd'hui. Pour la famille qui devra un jour déplorer des blessures graves à son enfant ou, pire encore, la perte de celui-ci, ça ne sera d'aucune consolation. Car, qu'on le veuille ou non, un tragique accident finira bien par arriver, si on continue ainsi à bafouer les règlements de circulation.

Puisque les autorités policières sont impuissantes à exercer un contrôle adéquat, les parents impliqués n'ont d'autres choix que de trouver des moyens pour sensibiliser leurs voisins. Les études démontrent clairement que les conducteurs fautifs sont, la plupart du temps, des résidants de l'île et c'est auprès d'eux qu'on veut intervenir. Plusieurs moyens d'action sont envisagés et je pense qu'on arrivera à des résultats positifs. Mais ce sera au prix de beaucoup de dévouement de la part d'un petit groupe de personnes. ces gens méritent certes qu'on leur apporte du soutien et il est à souhaiter que les autorités municipales de Verdun continueront à le leur accorder.