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Critique: Diane Steigerwald

Dans les douze petits chapitres de ce livre, Léandre Boisvert désire aider le lecteur ou la lectrice dans sa démarche de foi afin de verbaliser sa relation avec Dieu. Pour cela, il se propose de tirer des leçons des histoires du passé racontées dans la Bible.

L'auteur relate la rencontre du peuple d'Israël avec Dieu, le récit de l'Exode et sa libération sous la direction de Moïse. Il propose au lecteur ou à la lectrice de réfléchir sur le déroulement de sa première rencontre avec Dieu. N'y a-t-il pas eu dans sa vie une période d'esclavage? Comment cette rencontre a-t-elle favorisé sa croissance personnelle? Les difficultés confrontées par les Israélites dans le désert seraient semblables aux périodes désertiques de la vie où l'on a été privé de ses besoins fondamentaux.

L'alliance conclue entre le peuple d'Israël et Dieu suggère de réfléchir aux engagements que l'on désire entreprendre envers Dieu et les autres. Les Israélites dans un moment d'égarement se fabriquent un Veau d'or (un dieu qu'ils peuvent contrôler). Par la suite Moïse les reconduit sur le droit chemin en leur faisant prendre conscience que cette idole est dénudée et non pas porteuse de vie. De même l'on peut, dans sa vie, se fabriquer des idoles qui ont détourné de Dieu. Il faut donc réfléchir profondément sur ce que l'on désire réaliser et revenir à l'essentiel.

La confiance et la détermination du peuple d'Israël ont permis d'accéder à la terre promise. Les difficultés surmontées par le peuple l'ont aidé à atteindre son objectif. De même lorsque l'on atteint le but essentiel de sa vie, ou accède à sa terre promise. Si l'on se détourne de son objectif, les difficultés surviennent pour avertir du risque de reperdre sa terre promise. Il est possible de suivre l'exemple de David et Saül qui réussissent tout ce qu'ils entreprennent grâce à leur confiance en Dieu. À cette étape, le lecteur ou la lectrice comprend que la clef du succès dépend de l'intensité de sa foi et doit remettre le cap sur l'objectif essentiel de sa vie.

La période d'exil est perçue par le peuple d'Israël comme la perte complète de tout ce qu'il possède. De même il arrive que l'on fasse l'expérience de périodes où l'on n'a plus le contrôle de la situation. Il arrive parfois aussi qu'une personne ne parvienne plus à s'adapter aux changements. Elle est donc confrontée à une rupture totale comme l'expérience d'exil. Le Prophète Ézéchiel explique la destruction de Jérusalem et le retour du peuple d'Israël à une situation d'exil à cause de ses péchés. De même chaque individu peut identifier des périodes de crise dans sa vie où Dieu semble l'avoir abandonné. Il doit donc revoir le déroulement de sa propre vie, examiner attentivement ses erreurs ou infidélités. Il est souvent difficile d'examiner sa situation et de se remémorer les événements douloureux du passé afin d'apprendre de ses erreurs.

On peut cerner la souffrance dans un autre sens, elle n'est pas toujours due à la punition pour le péché et à l'abandon de Dieu. La souffrance du juste sert à le purifier et mène à la lumière divine et à la plénitude. La mission de Jésus était d'établir un royaume divin sur terre. Jésus accueille la souffrance humaine et accepte d'être traité en esclave sachant que cette souffrance débouchera sur la vie et la Résurrection. De même le disciple de Jésus doit prendre sa croix et accepter les persécutions qui déboucheront tôt ou tard sur une rencontre avec Dieu. La foi doit rester la caractéristique de la vie de la personne croyante qui l'aidera à traverser les différents cycles de sa vie.

Ce schéma simpliste de la relation entre le cheminement du peuple d'Israël à travers l'histoire sacrée à celui des gens d'aujourd'hui n'est pas aussi évident car le parallélisme n'est pas tangible. Même si ce rapport existe peut-être en soi, l'auteur n'arrive pas à décrire explicitement cette relation. Il aurait dû centrer son analyse comparative entre le cheminement de la vie d'un Prophète particulier à celui d'un individu. À vouloir couvrir une aussi longue période de l'histoire d'Israël, on reste superficiel.